Le blog d'EDUCAPSY

Libres chroniques de "la matrice" d'un point de vue psychologique. L'écriture s'en tient au premier jet. Pertinence, précision, concision & vitesse. Telle est la visée. Le ton polémique est délibéré car "le combat est père et roi de tout" (Héraclite).

Saturday, April 08, 2006

Sous-hommes, colonialisme & virilité

Récemment, j’ai terminé un chapitre pour un ami italien où je développe l’idée que le signifiant ne signifie rien en lui-même puisque c’est en fonction du contexte que tel ou tel « signifié » vient activement bouffer (s’assimiler) le signifiant. Par exemple l'image ci-contre pourra aussi bien représenter un verre ou une poubelle suivant que l'action qui s'y rapporte figure le fait de boire ou de jeter quelque chose.
Alors que, voici quelques semaines, je tentais de poser cela par écrit, j’ai bondi en constatant une surprenante dérive, tout à la fois sémantique et politicienne, qui en constituait une parfaite illustration. C'était sur les ondes de Radio-France, au sujet de l'altercation qu'a eu Georges Frêche avec un ou des harkis.
Connaissant l’adresse du médiateur, je lui ai adressé une missive de protestation. J’ai patienté, mais elle est restée sans réponse. A l’évidence, médiateur ne veut pas dire responsable (au sens de « qui doit répondre). La voici :

« Cher Monsieur,

C'est la première fois de ma vie que je prends la plume pour pointer ce que je considère être un manquement grave à la déontologie journalistique et je suis tout étonné d’avoir à le faire vis-à-vis de mon président de région qui, en général, n’a besoin de personne pour se défendre. Ce qui fait problème à mes yeux, c’est l’usage scandaleusement décontextualisé ou plutôt fallacieusement contextualisé qui a été fait sur les ondes de Radio France du signifiant « sous-hommes » que Georges Frêche a, de manière regrettable, employé récemment en s’adressant à (une ou) des personnes d’origine harki auxquelles il reprochait d’avoir assisté à une manifestation UMP vantant les mérites de la colonisation.

Comme vous le savez bien, un signifiant peut signifier une chose et son contraire, en fonction du contexte. Dès lors, la question est : que signifiait Frêche par là ? autrement dit, quel était le contexte dans lequel il a fait usage de ce signifiant qui l’a ensuite amené à faire des excuses publiques ?

J’observe que sur les ondes de Radio France (France Info et France Inter) que j’écoute d’une oreille toujours attentive, il est fait référence à cet épisode dans le contexte d’une problématique raciste, probablement induite par la thème de la colonisation. Monsieur Frêche est donc regardé avec suspicion, offert à la vindicte publique et même moqué (comme à l’instant dans l’émission « Quand j’s’rai grand ») alors qu’il est tout à fait clair que ce contexte n’est pas pertinent pour comprendre son propos.

Je n’invente rien, je l’ai entendu sur France Info, me semble-t-il, dans les premières heures qui ont suivi l’événement, et après plus rien. Ce qui apparaissait dans ces premiers récits, c’est que l’altercation qu’a eu Georges Frêche avec (un ou) des harkis les avait tout bonnement inscrits dans ce rapport de force classique où l’on essaie de prendre l’ascendant sur l’autre en l’abaissant, en pointant ses faiblesses et où, lorsqu’il s’agit d’un rapport d’hommes à hommes, l’argument facile par excellence est celui consiste à mettre en doute la virilité des adversaires. En l’occurrence, du point de vue de Georges Frêche, ces derniers n’auraient pas combattu et auraient suivi, sans dignité, la ligne colonialiste de la manifestation UMP de Palavas, dès lors, ils (je crois me souvenir d’un…) « n’auraient rien en dessous de la ceinture », et bref, ils seraient des « sous-hommes » (ce qui, en la circonstance est moins agressif que « femmelettes », sans même parler du caractère péjoratif de cette expression pour la gent féminine).

Conclusion, lorsqu’il a utilisé le signifiant « sous-hommes », Georges Frêche situait le terme « homme » dans le contexte de la masculinité et non celui de la race. Ce n’est pas une interprétation, c’est un fait, qui fut audible un court moment et qui ne l’est plus. Ce qui renvoie dès lors à une évidence : les chaînes de Radio France manquent à tous leurs devoirs d’information et se contentent de hurler avec les loups. Je trouve cela consternant. C’est pourquoi je vous demande d’intervenir pour qu’il y ait réparation et aussi, peut-être, affichage d’une volonté de rechercher des solutions qui permettraient d’éviter de tels dérapages. Ces derniers servent peut-être à l’audience, mais ils desservent le public ainsi que ceux qui accomplissent leur travail de journaliste avec conscience. »

2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

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masimundus semikonecolori

11:50 AM  
Anonymous Anonymous said...

Hi, I can’t understand how to add your site in my rss reader. Can you Help me, please :)

rH3uYcBX

4:20 PM  

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